Le Centre Bronfman de l’éducation juive (CBEJ)

Pour signaler la présence unique de la communauté juive montréalaise, il faut que cette dernière crée des modèles communs pour favoriser ses écoles, ses externats, ses voyages en Israël et ses camps. Cette situation est reconnue dès 1975 lorsque le comité permanent de la fédération Allied Jewish Community Services (AJCS), précurseur de la Fédération CJA, propose la création du Conseil de l’éducation juive du Grand Montréal (CEJ).

Les objectifs du CEJ sont « de servir en qualité d’organisme communautaire en vue de renforcer l’éducation juive à Montréal ». Pour y parvenir, il faut conjuguer la collaboration, les efforts de coordination et les consultations des membres du Conseil et de ses agences fonctionnelles. Le Conseil se compose de représentants de l’AJCS, des externats congréganistes, de l’Association pour la promotion de l’éducation juive (un organisme qui chapeaute les associations parents-maîtres des externats), de  l’Association des écoles juives, du Congrès juif canadien, de la Fédération sioniste canadienne, du rabbinat et des organismes d’éducation juive postsecondaire.

Le Centre de ressources éducatives (CRE) voit le jour sous l’égide du CEJ, pour aider la communauté scolaire juive. Monsieur Shlomo Shimon est alors le premier directeur du Centre qui occupe le deuxième étage de la synagogue Chevra Kadisha sur l’avenue Clanranald. Par la suite, monsieur Shimon est nommé directeur général du CEJ en 1986.

Le CEJ s’incorpore en 1992 et devient le Centre Bronfman de l’éducation juive (CBEJ) en 2000. Le milieu éducatif juif montréalais foisonne grâce au travail exceptionnel du  CBEJ, du CEJ et du CRE, véritables coffres au trésor et experts pédagogiques. Les membres de la communauté, les professeurs et les administrateurs des externats et des écoles congréganistes retrouvent sous un même toit des vidéos, des disques, des documents et des guides professionnels formels et expérimentaux.

Au départ, l’équipe regroupe Shlomo Shimon, Batia Bettman, Sylvia Pinchuk et Sylvia Stippelman. Ils font entrer la communauté dans l’ère moderne de l’éducation. Ils introduisent la taxonomie de Bloom, les objectifs pédagogiques, les éléments essentiels d’un enseignement efficace et plus encore. En ce qui concerne l’audiovisuel, ils enseignent aux professeurs le maniement des rétroprojecteurs, des projecteurs de diapositives et les guident en ce qui a trait à la création et à la présentation de diaporamas. La coordination des diapositives et des bandes sonores marque un progrès important, et l’on assiste avec fébrilité à la commercialisation du magnétophone Wolensack doté d’un signal électronique automatisé qui synchronise la diapositive et la bande sonore. Monsieur Shimon enseigne aux professeurs comment écrire sur des diapositives, ne les limitant pas à convertir des photos en diapositives. Ils peuvent ainsi créer leurs propres aides visuelles. De plus, la bibliothèque du CRE donne accès à des milliers de livres éducatifs juifs et à des livres d’intérêt général qui aident nos professeurs.

Grâce au financement de notre studio d’enregistrement par la famille Bronfman, nous sommes en mesure de produire des enregistrements de qualité qui peuvent être utilisés dans nos classes. Le regretté Henry Beigel, notre méticuleux conseiller technique, tirait une grande fierté de chaque photo et de chaque bande sonore qui sortaient de son studio.

Le CEJ demeure le « laboratoire » qui amène à Montréal les meilleures avancées professionnelles; par conséquent, nos professeurs sont à la fine pointe des nouveautés dans le domaine de l’éducation ou sont exposés à la plupart des innovations avant-gardistes.

Le CEJ permet à nos professionnels d’assister à des conférences juives et laïques de nature éducative en vue d’aider les écoles pour que leurs professionnels deviennent membres de l’Association of Supervision and Curriculum Development (ASCD). Dans le cadre de ces visites, ils peuvent parfaire leurs compétences professionnelles, se rendre en Israël pour rencontrer des collègues, le grand rabbin, l’agence juive et seulement pour avoir le sentiment du pays. L’autocar est notre salle de cours et les sentiers de randonnée, les laboratoires didactiques.

Grâce à la vision du CBEJ, Montréal devient une référence sur l’échiquier mondial de l’éducation juive par la création du curriculum Tal Sela pour la maîtrise de l’hébreu. À cette fin, le ministère du Multiculturalisme fédéral est une ressource importante. En fin de compte, Tal Sela a donné naissance à TaLAM, qui a son tour a intégré la Fondation  Avi Chai. TaLAM migre vers iTaLAM, en passant à l’ère du numérique. Ce curriculum, comme ses précurseurs, est utilisé par des dizaines de milliers d’étudiants partout dans le monde.

Avant que Shlomo Shimon quitte le CBEJ pour une retraite bien méritée, il a la prévoyance de recruter au sein de l’équipe Karen Gazith, Ph. D., une éducatrice de renom et experte en éducation spécialisée, qui fait entrer le CBEJ dans le 20e siècle en introduisant les notions d’enseignement différencié, de planification à rebours et plusieurs autres avancées pédagogiques. Elle lutte sans relâche pour l’inclusion dans nos externats des étudiants ayant des besoins spéciaux. Elle aide grandement les écoles à mettre sur pied leurs salles de ressources afin que les étudiants puissent continuer de fréquenter les écoles juives. Avant que madame Gazith quitte le CBEJ, elle travaille avec la consultante en éducation actuelle, Carly Rosenzweig, Ph. D., pour introduire la notion de Réponse à l’intervention dans nos écoles. On pourrait décrire ce programme comme « une meilleure éducation pour tous les étudiants ».

Madame Gazith travaille également à améliorer le système en répondant aux besoins des écoles et des enseignants afin de satisfaire aux exigences du ministère de l’Éducation du Québec relativement à la délivrance des brevets d’enseignement. Elle fait aussi en sorte que les enseignants et les administrateurs de nos externats aient accès au programme menant au Certificat en leadership pédagogique dispensé à l’Université McGill et au programme DSLTI (Day School Leadership Training Institute) à New York.

En 1991, Shlomo Shimon crée le département Vivre le judaïsme qui s’harmonise aux programmes March of the Living and Am Echad. Simon Bensimon devient le directeur du département en 1984, et s’ajoutent le programme Machanayim à l’intention du personnel de la programmation des Camps, le programme CBB et le programme Am Segula de l’École Maimonide.

Depuis un certain nombre d’années, le CBEJ organise en décembre un voyage familial en Israël. Puis le Israel Experience Centre voit le jour au CBEJ. C’est à cette époque que le Israel Youth Program Centre au mail Cavendish ferme ses portes et que la Fédération sioniste cesse de jouer un rôle dans la communauté.

Le CBEJ prend la responsabilité de poursuivre les programmes Israel Experience dans notre communauté. À cette époque, ces programmes prévoient un voyage en Israël pour les étudiants de 9e année inscrits aux externats, ainsi que les programmes emblématiques March of the Living et Birthright. Grâce au CBEJ, Montréal devient l’une des communautés qui s’imposent en fournissant un programme de suivi pour les participants au Birthright une fois de retour à la maison.

Dernièrement, le CBEJ s’est joint au nouveau GenMtl de la Fédération CJA.

Le CBEJ est bien plus que des enfants et des externats. Rosa Finestone, directrice retraitée de l’Académie Solomon Schechter et éducatrice hautement respectée, a dirigé le programme de la Mini-école pour adultes Florence Melton. Ce programme est maintenant intégré au programme de formation aux adultes de l’Institut David Weissman. C’est tout à l’honneur de madame Finestone et une source de bonheur de voir 25 à 30 adultes entassés dans une classe du CBEJ pour apprendre.

Au fil des ans, le CBEJ a la chance de pouvoir compter sur des leaders laïcs dont plusieurs ont été des présidents d’école; d’autres ont assuré la présidence de la Fédération CJA. Ils ont la vision nécessaire pour amener le CBEJ vers de nouveaux horizons.

En ce moment, le directeur général du CBEJ est monsieur Shimshon Hamerman, Ph. D., l’ancien directeur de l’Académie Solomon Schechter. Depuis son arrivée récente au CBEJ, il amène l’agence à explorer bon nombre de nouvelles avenues. Le CBEJ aide à l’organisation du Neguinafest – un festival musical destiné aux élèves d’écoles secondaires et planifie une simulation dans tout le réseau du premier congrès sioniste, une visite étendue de l’exposition Chagall pour tous les élèves du primaire et du secondaire, suivie d’un vernissage des œuvres à la Chagall des élèves qui se déroulera au Musée des Beaux-Arts ainsi que dans le hall de la Fédération CJA.

Une des initiatives les plus importantes du CBEJ cette année est de soutenir la maîtrise du français et la familiarisation avec la culture québécoise. Avec la collaboration des coordonnateurs des services en français dans les écoles, les élèves de tous les niveaux participeront à des activités qui leur permettront de s’intégrer à la culture francophone.

Le conseil d’administration du CBEJ autorise des activités qui mèneront le Centre à l’avant-plan de l’éducation juive et au développement identitaire pour l’ensemble de la communauté, peu importe l’âge. En plus des écoles, le CBEJ tente d’atteindre les enfants qui ne fréquentent pas les externats en leur proposant des programmes éducatifs expérimentaux. Dans la même veine, le CBEJ propose une programmation éducative juive aux adultes.